Rita Graton prend l'air au jardin public.
Les oiseaux étouffent sous la chaleur et tombent aux pieds des passants qui, narquois et désabusés, commentent :
-"Quelle chianli cette canicule."
Rita Graton slalome entre les crottes de chiens gentiement abandonnées par de charmantes petites vieilles tirées par leur teckels à moitié crevés (voir 2 lignes au-dessus).
Une oasis apparaît : l'aire de jeu des marmots.
Rita Graton s'assoit sur un banc.
A côté d'elle un troupeau se forme : Marie-Carlotta et ses trois bambins retrouve
Anne-Domitille et ses quatre marmousets.
Marie-Carlotta est très excitée par cette rencontre fortuite
(qui l'eut-crû ? des familles au jardin public ! on aura tout vu) :
-"Anne-Domitille ! Comme je suis contente ! Oh que tu es belle ! Et bronzée !
Vous êtiez sur le bassin ? Et comment vont les enfants ? Hein ?
Comment tu vas César ? Oh comme il a grandi, c'est fou hein ?!
Qu'il est beau avec ses cheveux blonds !
Il a blondi, non ? Et Jeanne ! Comment elle va Jeanne ? Que tu es belle toi aussi !
Oh ! fait voir tes cheveux ! Qu'est ce qu'ils ont poussés ! Mais qu'elle est belle !
Oh oh oh, regarde Anne-Domitille, Jeanne fait sa frimousse !
Oh elle est trop ... trop ... elle est trop choune !"
Comment ?
Quoi ?
Que... Rita Graton a bien entendu ?
Jeanne est trop CHOUNE !
Mais oui, c'est ça, Marie-Carlotta a bien dit "CHOUNE".
Marie-Carlotta a dit à Anne-Domitille que sa fille est "CHOUNE".
Wouaaaaah.
Rita Graton reviendra au jardin public.